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Intervention de Marcel Rogemont

Réunion du 4 novembre 2010 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Culture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarcel Rogemont :

Vous le savez, monsieur le ministre, le fait du prince ne fait pas une politique, au contraire il la dessert. Pourquoi alors êtes-vous muet devant cette inconséquence qui taraude l'action de votre ministère avant d'en siphonner les crédits lorsque l'heure de la reprise par votre budget de ces actions aura sonné ? Double peine pour vous et pour la culture !

Double peine car, aujourd'hui, il vous faut en permanence, sous des vocables souvent astucieux, donner le change. Ainsi, n'ayant plus de numéro disponible dans la rue pour un Grenelle, vous faites les entretiens de Valois. Au nom de la nécessaire relation avec les collectivités locales vous mettez en route les conférences régionales du spectacle vivant alors que, dans le même temps, vous laissez le gouvernement auquel vous appartenez préconiser l'abandon de la clause de compétence générale et la suppression des financements croisés si nécessaires à la vitalité de la présence de la culture dans nos régions.

Où en sont ces conférences ? Combien de réunions ? Quels sont les résultats tangibles qui peuvent éclairer la politique de votre ministère ? Quelles sont les réponses des collectivités que, par ailleurs, vous enserrez par des mesures fiscales et financières ?

Vous n'hésitez pas, même modestement, à pratiquer la débudgétisation, reportant vos responsabilités financières sur des opérateurs, tel le CNC qui prend en charge le financement de l'action cinéma dite « Fonds Sud » sur ses crédits.

La réalité, c'est que vous êtes devant un manque criant d'argent, notamment pour les nouveaux équipements que vous souhaitez construire. La Philharmonie en est l'exemple parfait. Vous n'avez pas les crédits pour la construire et vous ne les aurez pas de sitôt. Pourquoi alors ne pas arrêter ? Pourquoi faire semblant que tout est en ordre de marche quand il vous faut faire mille calculs pour rassembler les crédits de préfiguration ? Pourquoi ne pas privilégier, le temps d'un orage, la confortation et l'animation de l'existant plutôt que d'avoir les yeux plus gros que le ventre ?

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