Alors que nous parlons le plus souvent de construction, nous allons évoquer, avec cet amendement, la déconstruction. Chacun se souvient de la saga de la coque déclassée du porte-avions Clemenceau, qui a fait le tour du monde avant de revenir à Brest. Après avoir été retiré du service, le croiseur Jeanne d'Arc est lui aussi retourné du côté de Brest. À l'heure actuelle, nombre de navires déclassés servent de digue flottante ou de brise-lames : on peut en voir un grand nombre à Landévennec et en d'autres points de la côte finistérienne.
Le problème de la déconstruction n'est d'ailleurs pas spécifique au matériel naval : il touche également le matériel terrestre et aérien. Au terme de bons et loyaux services, les matériels militaires déclassés, dont certains ont servi en Irak, se retrouvent dans des aires d'attente. Puisque j'évoque le conflit irakien, j'en profite pour rappeler qu'en 1991, le président Mitterrand avait demandé que le Parlement se prononce sur l'engagement des forces en Irak, avant que cet engagement ne soit effectif. Ce n'est donc pas au sujet de l'Afghanistan que cela a été fait pour la première fois.
Pour en revenir à l'amendement n° 29 , nous souhaitons que l'on intensifie et que l'on élargisse très rapidement les opérations de déconstruction. À cet effet, nous proposons de prélever sur le programme 212 la somme relativement modeste de 5 millions d'euros, afin de montrer très nettement notre volonté de nous engager en ce sens. C'est d'ailleurs, je le souligne, l'opportunité économique pour la France de devenir un pôle d'excellence en matière de déconstruction de matériel militaire.