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Intervention de Jean-Jacques Candelier

Réunion du 4 novembre 2010 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Questions

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Candelier :

Les opérations en Afghanistan représentent la moitié des sommes consacrées aux opérations extérieures. Près de 4 000 militaires français, gendarmes compris, sont embourbés dans ce conflit sans fin, dont le coût annuel est estimé pour chaque militaire à 100 000 euros.

La participation française représente chaque jour un surcoût d'1,3 million d'euros, si l'on intègre les dépenses supplémentaires comme l'augmentation des soldes, des frais de transport, les nouveaux équipements ou les munitions consommées.

Comme le dit le général Desportes, que son courage a contraint à quitter le service actif, il s'agit d'une guerre américaine dans laquelle la France n'a pas le droit à la parole. J'estime au passage qu'il serait temps de réfléchir à un statut démocratique et citoyen des miliaires. Il est insupportable que la sanction se fasse toujours à sens unique, l'obligation de réserve valant uniquement lorsque les hautes stratégies sont critiquées.

Monsieur le ministre, vous avez raison d'affirmer que la sécurité des Français dépend de ce qui se passe à 7 000 kilomètres de chez eux, en Afghanistan. En revanche, vous avez tort quand vous négligez le fait que la relation fonctionne en sens inverse. En effet, en raison de la présence de nos soldats dans ce pays, le risque s'accroît pour ceux qui sont engagés sur place – vous l'avez dit, cinquante Français sont morts depuis 2001 –, pour les civils afghans, victimes par milliers, et, désormais, pour notre territoire national où existe un risque terroriste selon les déclarations du chef d'al-Qaïda.

Les opérations sur place nourrissent le terrorisme d'inspiration djihadiste. Une bonne partie de la propagande sécuritaire du Gouvernement se fonde d'ailleurs sur l'agitation du risque terroriste et vise ainsi à susciter la peur. Ainsi, outre leur coût intrinsèque, les opérations extérieures en Afghanistan génèrent aussi des dépenses au travers du dispositif Vigipirate terrestre qui déploie quotidiennement 750 militaires sur le territoire national.

Monsieur le ministre, plusieurs pays de la coalition quittent l'Afghanistan : il y a urgence à ce qu'un débat ait lieu au Parlement pour décider du retrait définitif ou progressif de nos troupes. Pouvez-vous nous donner votre avis à ce sujet ?

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