Pour les années qui viennent, nos objectifs concernant l'agrégat « équipement » sont simples : 16 milliards pour 2011, 16,8 milliards pour 2012, 17,4 milliards pour 2013.
Si l'on veut bien regarder les choses objectivement, il faut revenir sur la situation antérieure reconnaître les progrès considérables que nous avons faits et que certains ont salués – mais pas assez à mon sens, puisque vous l'avez déjà oublié – s'agissant du financement des opérations extérieures qui ne reposent plus sur la ponction des crédits d'équipement.
M. Louis Giscard d'Estaing s'est livré à cet exercice dans l'un de ses rapports. Je rappelle que, sur la période 1998-2007, c'est la bagatelle de 2,8 milliards qui a été ponctionnée, au titre des opérations extérieures, sur les crédits d'équipement, soit 280 millions par an en moyenne.
Si le ministère de la défense s'est montré capable de réaliser 280 millions d'euros d'économies par an pour parvenir à financer ces opérations extérieures, nous devons être en mesure de supporter l'effort que la nation nous demande pour participer au redressement des comptes publics.
Nous continuerons, en 2011, à augmenter la provision pour les OPEX : elle s'élèvera à 630 millions d'euros contre 570 millions en 2010. Nombre d'entre vous ont rappelé, en 2009 comme en 2010, que c'est la réserve de précaution interministérielle qui a financé l'ensemble des surcoûts.
Plusieurs députés, notamment Jacques Myard, m'ont interrogé sur l'évolution du théâtre afghan. Des évolutions positives importantes ont été constatées. Guy Teissier rappelait, certes, que cinquante de nos soldats sont morts en Afghanistan mais, au-delà du sacrifice humain et de la peine qu'il peut représenter pour chacun d'entre nous, je retiendrai aussi les progrès considérables réalisés sur le terrain, qu'il s'agisse de la montée en puissance de l'armée nationale afghane ou, dans une moindre mesure, de la police, même si la gendarmerie effectue un travail exceptionnel. Quant à la justice et à la gouvernance régionale, les progrès, il est vrai, restent à accomplir.
Reste que les progrès réalisés nous permettent, au sein de l'Alliance atlantique, de considérer que nous pourrons commencer, au cours de l'année 2011, à transférer la responsabilité de certaines zones aux Afghans, comme nous l'avons déjà fait pour Kaboul. Je précise que transférer ne signifie pas retirer et que l'effort, pour nous, devra continuer à porter sur la zone de Kapisa, plus difficile que celle de Surobi, plus stable et plus sûre, et qui, nous l'espérons, fera partie des zones transférées en 2011. Après cela, nos efforts porteront en priorité sur la zone de Kapisa et sur la formation des forces afghanes.
Les années 2011 et 2012 seront essentielles pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, et l'on ne peut pas soutenir, comme je l'ai entendu dans la bouche de Jacques Myard, que notre sécurité ne se joue pas en Afghanistan : il suffit d'évoquer le terrorisme pour avoir conscience qu'on ne peut pas considérer qu'une part de notre sécurité ne se joue pas en Afghanistan.