Au sein de l'Union européenne, seul le Royaume-Uni consacre des moyens comparables à ses dépenses militaires.
C'est, d'ailleurs, la coopération entre la France et le Royaume-Uni en matière de défense que je souhaiterais d'abord évoquer, sujet d'actualité au lendemain du sommet franco-britannique qui s'est tenu mardi, à Londres, et de la signature d'un accord historique entre les deux États.
Les caractéristiques communes à nos deux pays les conduisaient naturellement à jouer un rôle moteur dans la construction de l'Europe de la défense. Le sommet de Saint-Malo, en 1998, a constitué un temps fort dans la construction de ce projet. Toutefois, les réalisations n'ont pas été à la hauteur des ambitions.
Aujourd'hui, le contexte apparaît particulièrement favorable à une relance de la coopération franco-britannique. Sur le plan budgétaire, nos deux pays doivent faire face à une impérieuse nécessité de redressement de leurs comptes publics. Sur le plan diplomatique, la France a fait son plein retour au sein de l'OTAN, et le Royaume-Uni est amené à reconsidérer sa « relation spéciale » avec les États -Unis.
La coopération franco-britannique est, du reste, indispensable pour échapper à un condominium sino-américain ; vous l'avez souligné, monsieur le ministre, et Marc Vampa vient de le rappeler. L'Union européenne est en effet menacée d'un véritable décrochage.
L'accord signé cette semaine doit d'abord permettre une coopération accrue en matière industrielle. Cette coopération a une longue histoire, qui va de l'avion de combat Jaguar et des hélicoptères Puma et Gazelle, dans les années 1960, aux travaux du high level working group, créé en 2006 à l'initiative du président Chirac et du Premier ministre Blair pour améliorer la coopération en matière de recherche et de défense.
Monsieur le ministre, quelles leçons tirez-vous des succès et des échecs du passé ? Comment permettre à ce nouvel élan du partenariat franco-britannique de donner toute sa mesure ? Cela ne supposera-t-il pas une détermination et un suivi politique sans faille, à long terme ?