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Intervention de Marc Vampa

Réunion du 4 novembre 2010 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Vampa :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, avant toute chose, j'aimerais associer mon collègue Francis Hillmeyer à mes propos. Il ne peut malheureusement être présent parmi nous puisqu'il se trouve en ce moment même en mission parlementaire.

J'aimerais également saluer l'action du ministre de la défense, qui a eu la délicate mission de préparer ce budget 2011 dans un contexte particulièrement contraint puisque, comme vous le savez, le ministère de la défense n'échappe pas à l'indispensable redressement de nos finances publiques.

Cette tâche est d'ailleurs d'autant plus difficile que la défense nationale n'a pas attendu 2011 pour optimiser à la fois son fonctionnement et la gestion de ses effectifs grâce à la réforme de la carte militaire.

Force est de constater que vous êtes parvenu, monsieur le ministre, à respecter au travers de ce budget les grands équilibres définis par le Livre blanc de la défense.

Néanmoins, les contraintes budgétaires actuelles nous imposent de remettre en perspective la place que nous accordons à la défense dans le périmètre d'action d'un État moderne.

En effet, si la situation de nos crédits militaires est préservée au moins jusqu'en 2012, en sera-t-il de même pour l'avenir ? Cette situation est d'ailleurs d'autant plus délicate que l'ensemble des pays européens ont aujourd'hui un niveau de dépenses militaires insuffisant pour faire face aux nouvelles menaces qui pèsent sur les démocraties occidentales.

Dans le même temps, et partout ailleurs dans le monde, les crédits alloués à la défense augmentent. Ce différentiel de moyens entre l'Europe et le reste du monde n'est pas soutenable à long terme.

Je sais, monsieur le ministre, qu'il s'agit là d'une de vos préoccupations constantes, sur laquelle vous avez, à maintes reprises, alerté vos homologues européens. En effet, si l'Europe de la défense ne prend pas forme, nous glisserons alors, comme vous l'avez rappelé « doucement et confortablement, … vers un condominium sino-américain. »

Au Nouveau Centre, nous avons toujours plaidé en faveur d'une véritable Europe de la défense, une Europe qui mutualise ses forces au service de la liberté et de l'indépendance de sa gouvernance.

Le renforcement de notre relation bilatérale avec les Britanniques ne doit être que la première étape d'un tel projet, un projet qui n'a de sens que s'il est porté par une véritable ambition politique. En effet les gains réalisés par la mutualisation de nos moyens ne sont pas seulement financiers, ils sont aussi, et peut-être avant tout, diplomatiques et stratégiques.

Imaginez un seul instant que l'Europe soit capable de parler et d'agir d'une seule voix dans la résolution des conflits internationaux ! Imaginez un instant quelle serait la force stratégique de notre continent capable d'intervenir partout dans le monde avec l'appui d'une armée unique !

L'Union européenne – nous en sommes convaincus au Nouveau Centre – est aujourd'hui en mesure de répondre aux attentes que nous plaçons en elle.

À cet égard, l'énergie déployée par le Président de la République à l'occasion de la crise russo-géorgienne de l'été 2008 aura sans doute marqué un tournant décisif dans l'émergence d'un acteur européen global sur la scène internationale.

En août 2008, les troupes russes stoppaient leur progression à quelques dizaines de kilomètres seulement de Tbilissi, après que les vingt-sept gouvernements européens s'étaient mobilisés, en quelques heures, pour permettre à la Géorgie de sauvegarder son indépendance.

Il nous appartient à présent de tout faire pour que l'histoire interprète cette crise non comme un épisode isolé, mais comme l'heure où l'Europe a, enfin, joué pleinement son rôle sur la scène internationale.

Mes chers collègues, la force de l'Union européenne, c'est d'avoir réussi la paix. Contre le cours de l'histoire, l'Union européenne a su créer les conditions d'émergence d'un monde nouveau dans lequel l'esprit guerrier des nationalismes n'a plus sa place.

Il nous appartient à nous, responsables politiques, de donner une nouvelle impulsion à cet élan pour que l'Europe soit reconnue comme un acteur stratégique à part entière. Le Nouveau Centre votera donc les crédits alloués à la mission « Défense ».

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