Les travaux de notre rapporteure Marguerite Lamour ont souligné le risque que la marine ne puisse assurer ses missions de surveillance dans tous nos espaces de souveraineté, soit 11 millions de kilomètres carrés. Nous ne pouvons négliger le potentiel de la marine qui, même si elle est globalement bien dotée, n'aura bientôt plus que trente-quatre Rafale : le groupe aérien de la marine est en dessous du seuil critique.
Pour ce qui est de l'armée de terre, dont les effectifs représentent 85 % des militaires engagées en opérations extérieures, notre collègue Jean-Louis Bernard a appelé notre attention sur la nécessité d'apporter à ses soldats tout ce dont ils ont besoin. Le taux de fidélisation est tombé très bas : 35 % seulement des engagés volontaires signent un deuxième contrat ; c'est un symptôme qu'il faut souligner.
Nous connaissons tous l'importance de l'espace pour l'avenir. Je ne peux que me rallier à notre rapporteur Yves Fromion, qui a très bien montré qu'avec la chute des crédits de recherche de 17 millions d'euros, nous prenons le risque d'hypothéquer l'avenir.
Je souhaite enfin vous faire part de deux autres préoccupations.
D'une part, comme l'a rappelé notre collègue François Cornut-Gentille, l'écart croissant entre les crédits de paiement et les autorisations d'engagement obère les capacités futures d'évolution et se traduit par le décalage de programmes. Nous avons donc devant nous des choix stratégiques ; c'est pourquoi il faut lancer au plus vite le débat pour éviter de décider, comme cela arrive trop souvent, dans l'urgence et sous la contrainte.
D'autre part, le ministère de la défense va devoir débourser plusieurs dizaines de millions d'euros d'intérêts moratoires du fait des défaillances du système Chorus. Je me rallie bien volontiers à l'idée des députés Jean-Claude Viollet et Philippe Nauche : il est nécessaire de faire jouer la solidarité interministérielle, car la défense a été désignée ministère pilote pour mettre en oeuvre cette interface qui sera commune aux différents services gouvernementaux.