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Intervention de François Cornut-Gentille

Réunion du 4 novembre 2010 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Défense

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Cornut-Gentille, rapporteur pour avis de la commission de la défense nationale et des forces armées pour l'équipement des forces et la dissuasion :

S'agissant du débat sur la reconstitution ou non d'une « bosse » et sans entrer dans une querelle de chiffres, reconnaissons que des questions se posent, notamment en ce qui concerne le report, pour l'heure modéré mais susceptible de s'aggraver, d'un certain nombre de programmes majeurs : le MRTT, Scorpion, SCCOA 4, la rénovation du Mirage 2000.

Ces tensions nous obligent à réfléchir et sans doute à faire un certain nombre de choix, sans attendre 2012 ou 2013, car il faut envisager dès maintenant les moyens de résoudre les difficultés qui pourraient se poser alors.

Cette réflexion doit nous inciter à aller plus loin dans trois domaines, et j'aimerais, monsieur le ministre, savoir ce que vous inspirent ces suggestions.

Premièrement, la réforme doit être poussée plus avant. Peut-être a-t-on trop laissé entendre que la réforme de 2008 avait pour aboutissement tel format, tel nombre de bases. Le moment est peut-être venu de rappeler que la réforme est un processus qui doit se poursuivre. Lorsque l'on interroge les chefs d'état-major respectifs de la marine et de l'armée de terre, ils considèrent n'avoir franchi qu'une étape. Il faut, y compris pour préserver les crédits, se poser un certain nombre de questions et montrer que l'on ira plus loin, notamment sur certaines fonctions centrales. Sommes-nous prêts à assumer ce discours ? Ce serait souhaitable, pour éviter de susciter faux espoirs et déceptions. Il existe une dynamique de la réforme qui doit être entretenue.

Il convient également d'aller plus loin dans nos choix capacitaires, nos choix de mutualisation et de complémentarité. Je me réjouis que l'on abandonne les chimères d'Europe de la défense, qui ne fonctionnaient pas. La coopération bilatérale, au contraire, est vraiment porteuse d'espoirs, notamment avec nos amis britanniques.

L'accord du 2 novembre est tout à fait formidable, mais c'est pour l'instant un accord de diplomates, un grand accord de diplomates comme l'était l'accord de Saint-Malo. On a ouvert une perspective ; il faut désormais enclencher très vite – avant la contrainte des années 2012-2013 – une dynamique, avec des crédits, des coopérations, des interdépendances. On doit passer un cap.

Si, en matière de coopération avec les Britanniques, nous ne franchissons pas des étapes irréversibles, alors Saint-Malo peut se répéter. Il est donc décisif de mettre rapidement en chantier les drones – sans lesquels nous en resterons au Predator américain – et les successeurs de l'Eurofighter et du Rafale. Si nous n'arrivons pas à enclencher ces processus, je ne suis pas très sûr de la suite.

Enfin, je reprendrai les propos de mon ami Yves Fromion sur le développement, la recherche, les études en amont, car il a raison : il faut aller plus loin. Je ne compléterai ses propos que sur un seul point : pour l'export, le transfert de compétences est de plus en plus important ; cela suppose un effort de recherche démultiplié.

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