Je dois également attirer l'attention de notre assemblée sur les conséquences du report de la mise en oeuvre de SCCOA 4, qui pénalise nos capacités de surveillance de notre espace aérien. Là encore, je souhaite que le Gouvernement engage les évolutions a minima, en particulier sur nos radars de défense, pour préserver l'essentiel de ces capacités.
Dans le domaine de l'aéromobilité, malgré de bonnes nouvelles concernant l'A400M et la commande de huit CASA 235 notifiée en mars dernier, l'état de notre flotte tactique ne cesse de se dégrader et le processus de perte de compétences que j'avais déjà décrit l'an passé se poursuit dangereusement.
Quant au renouvellement de nos ravitailleurs, qui participent à la mise en oeuvre de la composante aéroportée de notre dissuasion, il se fait toujours attendre et la question de la disponibilité de ces ravitailleurs est préoccupante. Considérant que le temps est venu de prendre des décisions, nous avons, avec François Cornut-Gentille, proposé un amendement à notre commission, qui l'a adopté. Il tend à l'acquisition d'une première capacité d'avions de transport multirôles, ce qui permettrait, dès à présent, de soulager nos flottes. Ils pourraient être transformés en ravitailleurs sitôt les premières livraisons d'A400M, en attendant un véritable plan de renouvellement.
Il est également urgent de décider dans le domaine des drones. Avec Yves Vandewalle, nous avons souligné le risque d'une rupture capacitaire et présenté les principales options de renouvellement. Nous avons évoqué cette question à de nombreuses reprises en commission et encore lors de la réunion qui s'est tenue le 27 octobre dernier à votre initiative, monsieur le ministre.
Je le redis simplement : l'acquisition de drones américains serait, à mon avis, une erreur, a fortiori après l'accord conclu à Londres le 2 novembre, gros de coopérations prometteuses entre nos deux pays, dans l'esprit même du Livre blanc. La solution la plus raisonnable, particulièrement si l'on tient compte de l'enveloppe très réduite dont nous disposons, est sans aucun doute de compléter a minima notre parc Harfang en remédiant aux principales obsolescences. J'observe d'ailleurs que c'est précisément le chemin pris par nos amis allemands qui ont conclu avec l'un de leurs industriels nationaux un contrat de leasing qui porte sur des drones de modèle Héron 1, base de notre Harfang. Cela me conforte dans l'idée que cette solution est tout à fait soutenable, avec un partenaire industriel aujourd'hui ouvert à la discussion.
J'aurais souhaité évoquer aussi les difficultés rencontrées par l'ensemble du ministère de la défense nationale, retenue comme pilote pour la mise en place du logiciel Chorus. Ces difficultés se traduisent, malgré les efforts déployés, par une augmentation préjudiciable des intérêts moratoires. Cela m'a conduit, monsieur le ministre, à proposer, lors de l'examen des crédits par notre commission, la mise en place d'une mission d'évaluation et de contrôle sur ce sujet.