Le projet de loi de finances pour 2011 soulève de nombreuses inquiétudes en ce qui concerne la mission « Défense », en particulier pour notre armée de l'air.
En ce qui concerne la flotte de combat, la livraison des Rafale va se poursuivre à la suite de la passation à la fin du mois de décembre 2009 de la commande globale n° 4 et une gestion dynamique de ce programme qui nous conduit à revenir au rythme de onze avions par an, l'absence de contrats à l'export remettant en cause l'étalement des livraisons prévu par la loi de programmation militaire. Cette décision entraîne une dépense en avance de phase qui appelle un rééquilibrage au sein de la mission « Défense » dans la mesure où l'économie escomptée par l'étalement des livraisons a profité à toutes les armées alors que la dépense supplémentaire pèse, en l'état, sur la seule armée de l'air.
Au-delà, et toujours à propos de la flotte de combat, je m'inquiète du report après l'année 2013 de la rénovation mi-vie des Mirage 2000D qu'il était prévu d'engager en 2011. Cette rénovation, qui faisait partie des arbitrages forts rendus dans le Livre blanc, devait rendre ces avions multirôles afin que nous disposions, en 2018, d'une flotte homogène de Rafale et Mirage 2000D. Le report signifie de facto que l'on renonce à cet objectif.
Or la montée en charge des Mirage 2000D rénovés devait compenser la sortie des autres flottes, en particulier des Mirage F1 qui auront été totalement retirés du service en 2014. En l'état actuel des choses, nous perdrons la capacité de renseignement électronique que possèdent les Mirage F1CR seuls à avoir l'emploi du pod ASTAC. De ce fait, nous serons pénalisés dans notre capacité d'entrée en premier pendant au moins cinq ans.
C'est la raison pour laquelle j'ai proposé à notre commission, qui l'a adopté, un amendement permettant d'engager une rénovation a minima des Mirage 2000D pour intégrer cette fonction.