Les personnels civils enregistrent la plus forte baisse avec une diminution de 27,4 % d'emplois par rapport à 2010. Deux objectifs difficilement conciliables sont poursuivis : la réduction des effectifs et l'allongement de la durée des engagements.
S'agissant des équipements, je relève la livraison d'une centaine de VSCI – ces blindés sont projetés en Afghanistan – et le début de la livraison des VHM. La fin de l'année 2011 se caractérisera par la livraison tant attendue du premier hélicoptère de manoeuvre NH90. Je me félicite des premiers retours d'expérience très positifs de l'engagement du Tigre sur le théâtre afghan. Le processus du programme SCORPION est pour l'instant décalé d'une année. Ce programme est un modèle de conduite de projets coordonnés. Si, le cas échéant, la contrainte budgétaire impose que ses ambitions soient revues à la baisse, il ne doit en aucun cas être démantelé sauf à revenir à une juxtaposition de programmes dont la coordination sera particulièrement compliquée.
La protection des soldats reste une préoccupation majeure et je me félicite de la mise en service opérationnel du système FELIN. Dans le cadre du programme CARAFE l'armée de terre se dote de moyens pour lutter contre les engins explosifs improvisés.
L'armée de terre est très sollicitée en opérations extérieures et dans les missions intérieures. Elle conduit aujourd'hui vingt-quatre missions hors métropole. Les trois théâtres majeurs sont l'Afghanistan, le Liban et la Guyane. Le désengagement progressif de certains théâtres permet de diminuer le nombre de personnes projetées en OPEX ; il s'établit à 21 214 personnes en 2010.
Au cours de mes travaux, j'ai constaté l'évolutivité des menaces. Les orientations du Livre blanc sont toujours d'actualité mais j'estime que celui-ci pourrait être adapté pour que les objectifs visés et les moyens mis en oeuvre restent en adéquation avec le contexte stratégique et sécuritaire. Dans cet esprit, j'invite à reprendre la réflexion sur l'avenir des forces françaises du Cap-Vert auprès desquelles je me suis rendu. Dakar est une base de soutien essentielle dans une zone touchée par deux arcs de crise, le premier est côtier et le second est l'axe sahélo-saharien. Elle est aussi une escale maritime et aérienne indispensable. Ce serait, me semble-t-il, un meilleur choix que Libreville, dont les possibilités portuaires sont nettement moins performantes ; les capacités de soutien aux opérations y seront donc certainement moindres.
En conclusion, le budget 2011 devrait permettre à l'armée de terre de disposer des ressources que je qualifierais de strictement nécessaires.
La commission de la défense a émis un avis favorable à l'adoption des crédits des programmes 178 et 146 consacrés aux forces terrestres. Je demande à l'Assemblée de se prononcer dans le même sens. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)