Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, nous voici ce soir réunis pour l'examen de la mission « Outre-mer ».
Comme chaque année depuis 2007, la présentation de ce budget s'accompagne d'une grande déception. Beaucoup de mes collègues, si ce n'est tous ceux qui siègent sur les bancs de la majorité, ont parlé de « sanctuarisation » en matière de crédits affectés au logement social. Or s'il est bien une chose que vous et le Gouvernement avez su sanctuariser depuis 2007, c'est bien la déception. (Sourires sur les bancs du groupe SRC.)
Malgré cela, cette année, l'indignation prend le pas sur la déception, car ce budget-ci est encore plus cruel pour nos territoires : non seulement le projet proposé par le Gouvernement ne répond pas à nos vrais besoins, mais surtout il porte un nouveau coup très dur à nos économies et à nos populations – sans doute le coup de trop.
J'aurais aimé constater ce soir la prise de conscience par le Gouvernement de la situation alarmante de nos territoires et des conditions dramatiques dans lesquelles vit une grande partie de nos concitoyens.
J'aurais aimé participer à la traduction concrète d'un espoir que les états généraux de l'outre-mer auraient dû susciter.
J'aurais aimé souligner un premier bilan positif de la LODEOM. J'aurais aimé surtout, madame la ministre, pouvoir, malgré nos divergences, approuver votre action au service de l'outre-mer ; j'espérais qu'une ultramarine, en responsabilité de l'outre-mer, aurait pu avoir les capacités mais surtout la conviction pour porter le changement nécessaire.
Mais force est de déplorer que ce soit sous votre responsabilité que l'outre-mer a été le plus durement atteint. Certains évoqueront la crise ; mais elle a bon dos, et elle sera bientôt courbée. Non, l'outre-mer n'a jamais été aussi maltraité.