Secteur sensible s'il en est, le logement social ne peut pas devenir un instrument de régulation des finances publiques.
Offrir à tous ceux qui en ont besoin un habitat décent contre un loyer adapté et maîtrisé, telle est la politique du logement que nous souhaitons voir mise en oeuvre. Dans l'outre-mer aussi elle doit relever de la puissance publique.
Cette désorganisation dans le grand chantier que devrait constituer le logement social n'est pas sans impact sur l'emploi, particulièrement dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, et cela d'autant plus que les constructions dans le secteur libre se sont effondrées. À la Réunion, nous sommes passés de 8 000 nouveaux logements à 800. Dans nos économies fragiles, la crise a des effets dévastateurs, auxquels seule une véritable volonté politique peut tenter de remédier. Or tel n'est pas le cas.
Le chômage, du coup, atteint des sommets. Il augmente six fois plus vite qu'en France continentale. Selon les derniers chiffres de Pôle emploi, la Réunion compte plus de 140 000 demandeurs d'emploi, parmi lesquels un nombre grandissant de personnes en fin de droits.
Mais, si nous nous référons aux décisions du Gouvernement en matière d'emploi, nous voyons qu'il lui importe peu que notre taux de chômage – 27 % – soit trois fois plus important et qu'il soit, et de loin, le plus élevé d'Europe !
Les contrats aidés pour l'outre-mer subiront eux aussi une coupe sévère. Avec assurance et aveuglement, le Gouvernement a diminué leur financement de plus de 40 millions d'euros.
Le vrai courage aurait été a minima de maintenir les dotations et non pas de réaliser des économies faciles aux dépens des plus démunis.