Mais patatras, à l'arrivée le compte n'y est pas ! Le budget de l'outre-mer pour 2011 diminue. Et il diminue fortement. Moins 46 millions d'euros par rapport à l'année dernière. Madame la ministre, vous vous évertuez à atténuer ce désengagement, vous raisonnez, de manière étonnante, à partir des autorisations de programmes alors que tout le monde sait que ce sont – surtout en période de crise – les crédits de paiement qui comptent. Vous entonnez le refrain de la responsabilité qui doit être la nôtre et celui de la contribution des outre-mer à l'effort national de réduction budgétaire. Nous vous entendons. Mais au nom de quoi la diminution de notre budget doit-elle être deux fois plus importante ?
Le document de politique transversale qui récapitule l'ensemble des sommes que l'État consacre aux outre-mer ne vient pas à votre secours. Sa lecture nous révèle cette fois une diminution de près d'un milliard d'euros. Il va de soi qu'au lieu d'être un budget de relance, voire de sauvegarde, il s'agit d'un budget de renforcement de la crise. D'ores et déjà, nos économies enregistrent leur plus mauvais taux de croissance depuis vingt ans : à la Réunion, près de six points de moins en un an.
Les répercussions sur chacune des missions sont prévisibles, hélas ! Celles qui affectent le logement méritent un examen particulièrement attentif non seulement, comme nous le savons tous, parce que l'ampleur des besoins est gigantesque dans ce domaine, mais aussi à cause des modifications substantielles introduites dans son financement. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : à ce jour, 22 500 familles réunionnaises ont déposé une demande de logement. En 2009, seuls 6 200 logements ont été construits pour l'ensemble de l'outre-mer. Si l'on veut réellement en finir avec ce décalage dramatique, il est urgent d'augmenter la ligne budgétaire unique et, pour commencer, d'honorer la promesse de rallonge de 20 millions d'euros attendue par les bailleurs sociaux de la Réunion.