Madame la ministre, ma question porte sur la formation des infirmiers anesthésistes. J'espère ne pas me tromper en pensant que cette question entre dans le budget de la santé. (Sourires.)
Vous savez, car vous connaissez bien le dossier, que les infirmiers anesthésistes ont une formation spécifique. Ils reçoivent d'abord la formation d'infirmier pendant trois ans. Ensuite, il faut qu'ils travaillent pendant deux à trois ans en tant qu'infirmiers avant de pouvoir suivre la formation de spécialité en anesthésie pour deux ans.
Ils ont donc au total cinq ans de formation, ce qui correspond au niveau master mais, à l'heure actuelle, cette formation n'est pas reconnue en tant que bac + 5. Plus grave, surtout, il semble que, de plus en plus, les formations publiques soient fermées. Ceux qui souhaitent suivre cette formation sont obligés de se rabattre sur des formations payantes dont le montant s'élève à 50 000 euros, ce qui n'est pas accessible à grand monde, sauf à passer un accord avec des établissements privés qui acceptent de payer la formation contre l'engagement pour les personnes concernées d'aller ensuite travailler dans les établissements privés, notamment les cliniques.
Ma question est donc la suivante : pensez-vous qu'il est fondamental de maintenir des formations publiques et des infirmiers anesthésistes spécialisés en tant que tel dans les hôpitaux, notamment les hôpitaux publics ? On sait que, aux États-Unis par exemple, c'est une spécialité qui a peu à peu disparu, avec un morcellement de la fonction.
Quelle est la vision du Gouvernement de la place des infirmiers anesthésistes à l'hôpital ? Que pensez-vous de la nécessité d'avoir des formations qui ne soient pas seulement privées, avec les conséquences que cela peut avoir, c'est-à-dire de voir les infirmiers déserter l'hôpital public parce qu'ils ont été obligés d'accepter un financement du secteur privé ?