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Intervention de Roselyne Bachelot-Narquin

Réunion du 2 novembre 2010 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Questions

Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports :

Je me suis déjà longuement exprimé sur les contrats de service public, en répondant à Vincent Descoeur. C'est l'un des moyens de rendre plus attractive la filière médicale, tout spécialement celle de médecine générale. Le problème est très vaste, en effet, et ne peut être résolu par une seule solution.

La question est de savoir si ces médecins, qui seront à la main des ARS dans les zones sous-denses, seront incités à rester dans ces zones. On peut penser que, lorsqu'un médecin aura exercé trois, quatre ou cinq ans dans un territoire, il découvrira les charmes de ces zones rurales ; ainsi votre région est extrêmement belle, monsieur Proriol. (Sourires.)

Plaisanterie mise à part, il faut aller vers une restructuration importante de l'exercice de la médecine. Cela commence par l'exercice pluridisciplinaire : les jeunes médecins ne veulent plus être isolés dans leur pratique médicale. Je vais vous redire cette citation que j'ai plaisir à répéter de ce jeune médecin, fils lui-même de médecin : mon père n'avait qu'une peur, c'est qu'un médecin vienne s'installer en face de chez lui ; moi, je n'ai qu'une crainte, c'est que le médecin qui est en face de chez moi parte.

C'est une révolution culturelle dans l'exercice médical. Les médecins souhaitent travailler en groupe, avoir la possibilité d'échanger, de coopérer avec les autres professionnels de santé : pharmaciens, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, acteurs du secteur social et médico-social. Cela est nécessaire si l'on veut faire de l'éducation thérapeutique, de la prise en charge sociale, de la prévention. Cet exercice pluridisciplinaire favorise la coopération de tâches et la libération de temps médical. Tous les outils que nous avons mis en oeuvre dans la loi HPST permettront de retrouver l'attractivité pour l'exercice de la médecine libérale.

En attendant, il est évident que nous allons traverser des années extrêmement difficiles. Je le répète, la démographie médicale ne se redressera qu'à partir de 2025. Ce n'est qu'à compter de cette date que les effets bénéfiques de l'augmentation du numerus clausus se feront sentir. Nous en sommes à 7 500 étudiants par an contre 3 000.

Monsieur Proriol, je ne peux pas faire sortir les médecins de terre. Je le voudrais mais cela est totalement impossible. Pendant les quinze ans à venir, il va donc nous falloir gérer la pénurie. Sauf à dégarnir des pays déjà en grande difficulté médicale, ce qui est éthiquement insupportable, c'est par les moyens que j'ai prévus dans la loi HPST que nous trouverons les ressources nécessaires.

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