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Intervention de Roselyne Bachelot-Narquin

Réunion du 2 novembre 2010 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Questions

Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la santé et des sports :

Monsieur Heinrich, le tableau n'est peut-être pas aussi noir que vous le dites. Actuellement, nous comptons, en effet, onze procédures de redressement judiciaire et nous avons enregistré six fermetures de pharmacies sur l'année 2009. Certaines officines sont en grandes difficultés, c'est vrai, mais ce n'est pas la caractéristique de l'ensemble de la profession, dont la rémunération globale est beaucoup plus élevée que celle d'un médecin généraliste, par exemple.

Cela étant, il est indispensable de prendre en compte les difficultés existantes car notre maillage pharmaceutique, le plus resserré d'Europe, est l'une des richesses de notre pays. Je souhaite donc qu'il soit respecté même si, à l'évidence, certaines pharmacies n'ont pas atteint le seuil critique qui permet de gérer une pharmacie de façon moderne et d'en tirer la rémunération justement attendue par des professionnels de grande qualité.

C'est la raison pour laquelle nous avons engagé un dialogue extrêmement fructueux avec les professionnels pharmaciens. Une réunion s'est d'ailleurs tenue le 25 octobre dernier. Nous étudions les diverses propositions qui ont été envisagées. Je peux citer dans les pistes de réflexion à court terme la revalorisation les indemnités de garde, qui serait favorable aux officines rurales, la dispensation des traitements de substitution, les forfaits par grands conditionnements, la mise en place d'un capi-pharmacien pour favoriser la substitution, l'expérimentation des nouvelles missions confiées aux pharmaciens, comme la loi HPST en a posé le principe.

Parmi les pistes visant le moyen terme, on peut noter une plus grande implication des pharmaciens dans la maîtrise médicalisée dans les EHPAD, l'étude d'un fonds de soutien pour financer des contrats de service public entre les agences régionales de santé et les officines en difficulté dans les zones sous-denses. Il faudrait engager une réflexion pour remodeler profondément la rémunération du pharmacien.

Dans le cadre des discussions que nous avons eues avec les pharmaciens, nous avons rappelé qu'ils ont bénéficié cette année de l'impact positif de la réforme de la taxe professionnelle : 60 millions d'euros, dès cette année. Nous avons aussi mentionné les conclusions du rapport de l'IGAS qui font apparaître que l'expérimentation de la réintégration du médicament dans le forfait de soins des EHPAD devait être mise en oeuvre. Cela est également ressorti de la discussion du PLFSS ; vous en avez voté le principe que vous consacrerez sans doute dès cet après midi.

Les représentants des officines ont d'ailleurs bien compris que, au regard de la situation budgétaire, toute mesure de revalorisation doit être gagée. Mes objectifs sont simples : maintenir le maillage officinal dans les zones sous-denses, favoriser la restructuration du réseau dans les zones sur-denses. Il suffit d'observer la localisation des différentes pharmacies dans les rues adjacentes à l'Assemblée nationale pour se persuader qu'on a peut-être des marges de manoeuvre ! Dernier objectif, enfin, impliquer davantage les officines dans les efforts de maîtrise médicalisée. Nous poursuivons nos travaux avec les syndicats et je suis sûre que ceux-ci seront fructueux.

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