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Intervention de François Asensi

Réunion du 2 novembre 2010 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Santé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Asensi :

Madame la ministre, monsieur le président, mes chers collègues, je concentrerai mon propos sur deux points : la réduction des crédits liés à la prévention dans le projet de loi de finances ; la nécessité d'amplifier l'effort budgétaire pour lutter contre les discriminations territoriales de santé.

Le budget que nous examinons est un budget d'austérité appliqué à la santé des Français. Les effets de la RGPP se font sentir à plein avec la baisse des crédits des politiques de prévention sanitaire et la réduction des aides aux acteurs associatifs.

Les crédits liés à l'éducation à la santé sont en baisse d'un tiers depuis trois ans. La prévention des risques infectieux, qui concerne des pathologies aussi graves que le SIDA, l'hépatite, la tuberculose, voit ses crédits chuter de 15 %. Les fonds dédiés aux crises sanitaires sont purement et simplement divisés par deux. Le budget lié à la prévention santé au travail chute également de 15 %.

Comment le Gouvernement peut-il affirmer que la politique de prévention est une priorité ?

La réduction des dépenses d'intervention s'ajoute à la fragilisation des conditions d'exercice des professionnels de santé remplissant une mission de prévention, comme le prouve l'affaiblissement inacceptable de la médecine du travail, conduit par le Gouvernement lors de la réforme des retraites. Cela montre que les pouvoirs publics n'ont rien retiré du drame de l'amiante, dont le fonds d'aide aux victimes est d'ailleurs gelé.

La vassalisation de la médecine du travail ne fera que masquer l'explosion de la souffrance au travail et des maladies professionnelles pendant un temps. L'affaiblissement de la prévention prépare des lendemains douloureux pour les salariés, mais aussi pour les comptes sociaux.

La politique de prévention est le premier maillon de la chaîne de santé ; ses moyens doivent être augmentés. Il s'agit d'un impératif de santé publique, mais aussi de bonne gestion financière : plus les pathologies sont détectées tôt, moins elles pèsent sur les comptes publics. Votre projet de loi empile ainsi les fausses économies.

Je profite de cette tribune pour réclamer que les justes revendications des infirmiers anesthésistes soient prises en compte, même si leur situation ne relève pas directement du budget que nous examinons.

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