Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, rappelez-vous, avant que n'éclate la crise financière internationale dont les Français et les peuples du monde dans leur majorité continuent encore de subir les ravages, l'actuel Président de la République n'avait de cesse de vanter les mérites du modèle économique américain. « Sarko l'Américain », comme certains l'ont appelé, était l'un des publicitaires les plus zélés d'un système ultralibéral qu'il souhaitait à tout prix imposer à la société française. Idolâtre d'un pays dont il ne voyait que la richesse, aussi indécente que décomplexée, d'une petite poignée de privilégiés, le Président Sarkozy allait jusqu'à chanter les louanges des crédits hypothécaires à risques, c'est-à-dire des subprimes, qui sont, comme vous le savez, largement responsables du déclenchement de la nouvelle crise.
Puis arriva, précisément, la crise des crédits hypothécaires, nouvel avatar de la crise capitaliste. Et parce que personne ne pouvait nier qu'il s'agissait d'une crise systémique, que les fondements mêmes du capitalisme financier avaient conduit à l'effondrement d'une partie du système, le Président Sarkozy décréta, lucide, en septembre 2008, à Toulon : « Une certaine idée de la mondialisation s'achève avec la fin d'un capitalisme financier qui avait imposé sa logique à toute l'économie et avait contribué à la pervertir » et qu'il fallait donc « moraliser le capitalisme ».
En 2008, Sarkozy avait promis d'encadrer les rémunérations des dirigeants et des traders « avant la fin de l'année ». (« Monsieur Sarkozy ! » sur les bancs du groupe UMP.) Parce que vous donnez du « Monsieur » aux membres de la bande du Fouquet's ? (Mêmes mouvements.)