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Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 22 octobre 2010 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Après l'article 11, amendement 321

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

Les processus de libéralisation et les progrès des technologies de télécommunication ont contribué à augmenter le volume et la vitesse des transactions. Parallèlement, la volatilité s'est considérablement renforcée. Beaucoup de placements sont désormais des placements à court terme. Cette situation correspond très exactement à la vision court-termiste qui préside à l'activité des marchés. La spéculation prend des proportions inquiétantes, et la sphère financière connaît un double processus d'autonomisation et de virtualisation.

Ces flux de capitaux déstabilisateurs déclenchent des crises aux conséquences désastreuses pour l'économie comme on a pu le voir au début du mois de mai à Wall Street où plus de 1 000 milliards de dollars ont littéralement disparu en quelques minutes. Tout cela parce que les spéculateurs, guidés par le profit maximum et la peur de voir leurs actifs se déprécier, ont été pris de panique et ont subitement vendu des dizaines de milliers de titres.

Les sinistres financiers qui frappent actuellement les États européens les uns après les autres sont, en grande partie, dus à ces mouvements rapides par lesquels on revend en toute hâte des obligations que l'on vient d'acheter. C'est le parfait exemple de l'argent nuisible pour la société.

La seule mesure véritablement efficace afin de lutter contre cette volatilité des capitaux, synonyme de misère sociale, serait l'instauration d'une taxe de 0,5 % sur ces transactions à court terme. Comme le dit Tobin lui-même, il faut, de toute urgence, placer « des grains de sable dans les rouages de la spéculation ».

(L'amendement n° 321 , repoussé par la commission et le Gouvernement, n'est pas adopté.)

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