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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 22 octobre 2010 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Article 31, amendement 127

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

À la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, ce seront 4 300 postes de gardien de la paix, 5 436 postes d'officier et 368 postes de commissaire, contrôleur et inspecteur général de la police nationale qui auront été supprimés. Le chef de l'État, ex-ministre de l'intérieur, aura donc, en huit ans d'activité, supprimé plus de 10 100 postes dans cette institution chargée de garantir les libertés, défendre les institutions, maintenir la paix et l'ordre public, protéger les personnes et les biens selon l'article 1er du code de déontologie de la police nationale.

Aujourd'hui, vous voulez pallier les coupes claires que vous avez opérées dans le budget de l'État en dessaisissant les pouvoirs publics du soin de veiller à la sécurité des Français.

À côté des 10 100 postes supprimés dans la police nationale, laissez-moi vous présenter cet autre chiffre : 60 000. C'est le nombre de caméras que le Gouvernement souhaite voir installées en France, via, notamment, les aides financières du Fonds interministériel pour la prévention de la délinquance.

Quand on sait que le coût initial d'un dispositif de vidéosurveillance de quarante caméras est estimé à 1,5 million d'euros, sans même prendre en compte les coûts de maintenance qui représentent 10 % de ce budget, on peut se poser des questions sur l'opportunité budgétaire d'un tel choix.

En se livrant à un petit calcul, nous nous apercevons que l'installation de 60 000 caméras représenterait un budget initial de 2,25 milliards d'euros, soit l'équivalent de 138 683 années de salaires bruts d'un gardien de la paix.

Monsieur le ministre, le Gouvernement auquel vous appartenez a fait le choix de remplacer les hommes par un dispositif technique. Il a fait le choix de privilégier une technologie intrusive, notoirement inefficace et coûteuse, au détriment de la présence des fonctionnaires de police sur le terrain, au contact de la population.

Mes chers collègues, l'État ne doit pas encourager la folie techno-sécuritaire qui s'empare de nos sociétés.

Monsieur le ministre, je suis sûr que bien que vous ne soyez pas ministre de l'intérieur mais ministre des cordons de la bourse, les fonctionnaires de police seront très attentifs à votre réponse. Vous ne pouvez vous en sortir par un laconique « défavorable ».

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