Le rapport annuel de Proxinvest sur les rémunérations des grands patrons a établi, l'an dernier, que les rémunérations des patrons du CAC 40 s'établissent en France à 211 fois le SMIC – ce n'est qu'une moyenne, car le patron de Renault, par exemple, touche 600 à 700 fois le SMIC.
Si ce n'est certes pas un record à l'échelle européenne – pour ne rien dire des États-Unis, où les écarts de salaires s'inscrivent dans des rapports de 1 à 500, voire de 1 à plusieurs milliers –, ce montant est tout de même cinq fois supérieur à celui qui prévalait au milieu des années soixante-dix, où l'échelle des salaires s'établissait de 1 à 40 fois le SMIC en France et de 1 à 5 dans la plupart des pays scandinaves.
À la fin du xixe siècle, le célèbre banquier américain John Pierpont Morgan, peu suspect de bolchevisme, affirmait que l'échelle des salaires au sein de l'entreprise ne devait pas dépasser 1 à 20.