Or il suscite, à juste titre, quelques inquiétudes. Monsieur le ministre, l'argument consistant à dire que nous ne devons pas casser la croissance relève d'une certaine facilité. Certes, il est difficile de faire des économies, mais nous sommes à un moment où, après l'amplification exceptionnelle, depuis trois ans, du déficit structurel de la France, avec l'accumulation de la dette et les problèmes posés par la dette sociale, nous avons, hélas, à prendre des décisions extraordinairement douloureuses : en témoignent les discussions sur le financement de la CADES ce matin en commission des finances. L'augmentation proposée par voie d'amendement n'a pas été décidée de gaîté de coeur. Elle est tout simplement cohérente avec la situation actuelle de la CADES. Je maintiens que nous devons faire des efforts auxquels nous ne sommes pas accoutumés.
Le rapporteur général a évoqué les collectivités locales. Nous devons avoir le courage de dire qu'il existe des collectivités locales qui reçoivent trop d'argent de l'État. Certaines sont misérables ou connaîtront des difficultés dans les prochaines années, mais j'estime que les plus riches peuvent réduire leur budget de 5 %, de 10 %. Les entreprises le font. Pourquoi une collectivité qui vit dans l'aisance ne pourrait-elle pas réduire son budget de 5 ou de 10 % une année, voire plusieurs années ?
Nous sommes à un moment de notre histoire financière où il faut avoir le courage de prendre des décisions douloureuses, qui demandent de la volonté. La situation dans laquelle nous nous trouvons l'impose et Charles de Courson a raison de nous inciter à plus de rigueur.