Je voudrais revenir à la vraie question. Si j'ai cité la période du gouvernement de Lionel Jospin, c'est pour rétablir un certain nombre de faits, mais aussi parce que je crois profondément que la seule façon de résister à une crise, c'est de mettre l'accent sur les créations d'emplois.
Il y a un an et demi, lorsque, avec Didier Migaud, j'ai écrit que le plan de relance de l'économie du Gouvernement était unijambiste, ce n'était pas une critique de la relance par l'investissement public, mais du fait qu'il y manquait une composante. À une époque où l'on effectue beaucoup de comparaisons avec l'Allemagne, il est intéressant de le rappeler, car l'Allemagne a traversé cette crise en utilisant tous les dispositifs de la politique de l'emploi : une action sur les emplois aidés ; la réduction du temps de travail, parce que le sujet n'y est pas abordé de façon idéologique, mais de façon pragmatique ; et puis le travail à temps partiel. Tout ceci a fait que l'Allemagne a réduit son taux de chômage tandis que le nôtre a fortement augmenté.
Si notre pays veut réellement sortir de la récession, il faut qu'il mette l'accent sur la création d'emplois. Tous les pays européens suivent le même cycle économique, mais on peut se situer au-dessus ou en dessous. La seule façon de se situer au-dessus, surtout dans une conjoncture comme la nôtre, c'est de mettre massivement l'accent sur la création d'emploi. C'est le reproche que je fais à votre politique : vous l'avez oublié autrefois, et vous l'oubliez aujourd'hui.
(L'article 2 est adopté.)