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Intervention de Pierre-Alain Muet

Réunion du 20 octobre 2010 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2011 à 2014 projet de loi de finances pour 2011 — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Alain Muet :

Monsieur le ministre, je profite de la possibilité qui m'a été donnée de m'inscrire sur cet article pour vous répondre, puisque vous avez rappelé que j'avais été le conseiller du Premier ministre Lionel Jospin, ce dont je m'honore. Auparavant, j'étais d'ailleurs l'un des directeurs d'un institut de conjoncture connu, présidé à l'époque par un ancien ministre du général de Gaulle, Jean-Marcel Jeanneney. J'en ai gardé un profond attachement pour les chiffres.

Vous nous dites en substance, monsieur le ministre : « À l'époque où vous étiez au pouvoir, il y avait une croissance mondiale fantastique, et vous ne l'avez pas utilisée pour réduire les déficits. » Je rappelle que le déficit budgétaire que nous avons trouvé à l'été 1997 s'élevait à 3,5 du PIB. Nous l'avons ramené en 2000 et en 2001, à 1,5 % du PIB. Quant à la dette, elle avait, lors du dernier trimestre du gouvernement Juppé, et pour la première fois, dépassé 60 % du PIB. Nous l'avons ramenée à 58 % du PIB.

Pourquoi ? Parce que la croissance mondiale était forte ? Non. J'ai publié dans de nombreux articles, et je le ferai prochainement dans un livre, un certain nombre de données statistiques qui montrent que la croissance mondiale n'a pratiquement pas changé, sauf entre 2002 et 2008, période durant laquelle elle a été exceptionnellement forte. Elle était, auparavant, de 3,3 % et elle est passée à 5 % durant ces années, où vous étiez au pouvoir. La France, alors, n'avait pas une croissance de 3 %, comme ce fut le cas de 1997 à 2002. Entre 2002 et 2008, la croissance était bien plus faible, inférieure à 2 %. C'était également vrai dans l'année qui précédait. Il s'est donc passé quelque chose entre 1997 et 2002 qui a eu pour conséquence que, avec le même cycle que l'économie mondiale et européenne, notre croissance a été plus forte, parce que nous avons massivement créé des emplois. La création massive d'emplois est un moteur formidable de la croissance.

J'aurais l'occasion de parler d'autres sujets, tels que le commerce extérieur, qui était en excédent de 20 à 30 milliards d'euros. Lorsque l'on est ministre du budget et que l'on évoque des situations, on se doit de respecter les données. J'aurais l'occasion de continuer ma démonstration à l'article 2.

(L'article 1er est adopté.)

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