Ce qu'il fit à l'époque ne discrédite pas, en soi, ce qu'il propose aujourd'hui. Et ce qu'un conseiller a pu faire dans un cabinet ministériel ne contrarie en rien la qualité de ce qu'il présente maintenant. Ce rappel incessant de ce que les uns ou les autres ont fait autrefois, pour éviter de répondre aux propositions d'aujourd'hui, n'est pas digne du débat parlementaire. Contentons-nous de ce qui est dit aujourd'hui, en évitant de rappeler ce que furent les solidarités ou les errements d'hier. Chaque histoire a eu ses heures de gloire, comme, peut-être, ses heures plus sombres. L'histoire juge.
L'histoire politique dans laquelle je me reconnais ne s'est pas inscrite dans le gaullisme. Mais qui conteste que le gaullisme a rétabli l'autorité de l'État, restauré l'image de la France, instauré la planification, et, d'une certaine manière, monsieur le ministre, une économie étatiste ? À moins de considérer que des Paul Delouvrier ou des Pierre Guillaumat ne furent pas ce qu'ils étaient en réalité : des seigneurs, de l'État autant que de l'industrie.