Au-delà du débat budgétaire, c'est un débat d'opinion qui s'engage. Aussi important soit-il, il doit être aussi objectif que possible. À cet égard, je remarque depuis quelques jours une argumentation dont je devine ce qu'elle peut avoir d'utile, mais dont je ne suis pas sûr qu'elle corresponde parfaitement à ce que le débat parlementaire a de plus noble. Tous, nous nous inscrivons dans des histoires politiques différentes et très anciennes : prétendre que toutes furent irréprochables serait extrêmement audacieux. Aucune n'est exempte d'erreurs politiques, économiques, peut-être même historiques. Or invoquer l'une de ces erreurs pour tenter de discréditer telle ou telle proposition d'aujourd'hui, c'est sans doute un procédé aussi vieux que la politique elle-même, mais qui n'en est pas moins très insatisfaisant. Rappeler ce que fut tel porte-parole socialiste il y a quelques années pour tenter de convaincre que ce qu'il propose aujourd'hui est inepte me paraît – ou me paraîtrait, car je n'imagine pas que cela soit – aussi inélégant que de rappeler qu'un ministre du budget qui dénonce les hausses d'impôts a pu appartenir à un gouvernement qui, après avoir promis la suppression de la CSG, l'a augmentée de deux points.