Chaque année, non pas en pourcentage du PIB mais en valeur absolue, la dette s'est accrue. Malgré les lois de décentralisation, les effectifs de l'État se sont eux aussi accrus, et ce alors même que des pans entiers de compétences étaient transférées aux collectivités locales. Ces dernières ont aussi, durant la même période, créé des postes. Certes, cela a correspondu à un certain nombre de services supplémentaires rendus à la population. Mais il reste que, dans le même temps, nous avons accru les dépenses de fonctionnement. Depuis trente ans, chaque gouvernement a eu tendance à diminuer les recettes fiscales – même s'il s'agit là d'une tendance qui est plus récente –, à créer des opérateurs qui n'ont pas été suffisamment contrôlés, et, bien évidemment, on n'a pas maîtrisé la dépense fiscale.
Aujourd'hui, la question n'est pas de savoir qui a la plus grande responsabilité dans le stock de dette que nous avons. La vraie question, compte tenu du fait que cette dette est d'une ampleur exceptionnelle et qu'elle s'est « courtermisée », est de savoir comment faire face pour éviter qu'au relèvement de cent points de base qu'évoquait par exemple Gilles Carrez tout à l'heure, nous ayons 2 milliards d'intérêts de plus.