En effet, en écoutant très attentivement votre exposé, j'ai constaté que vous étiez remarquable quant au constat, avec même un certain talent pour pointer les quelques contradictions du moment, inévitables dès lors qu'on cherche le bon équilibre entre la sortie de crise et la résolution au moins immédiate d'une partie des déficits. Sur le constat, vous êtes donc excellent et votre cours d'économie méritait 21 sur 20.
Reste que l'on s'est dit : « Il va probablement, après dix minutes de constats, nous offrir, allez, une minute, une minute et demie de propositions ». Et là, patatras ! Rien n'est arrivé.
Alors, je voudrais, pour contribuer au débat, pour apporter ma modeste pierre aux réflexions intellectuelles du président de la commission des finances, lui en proposer une, une seule. Il y a une piste parmi toutes celles qui pourraient contribuer à préparer l'avenir, et notamment au bénéfice des fameuses générations futures qui l'inquiètent tant – il a bien raison, et moi aussi elles m'inquiètent : nous sommes, les uns et les autres, attachés à l'avenir de nos enfants –, il y a une piste, disais-je : avec nous, peut-être sans son groupe, mais avec nous, et étant donné son esprit de responsabilité, son inquiétude de voir les marchés ne pas trouver de quoi saluer l'action de la France, il pourrait, s'inspirant des dernières réflexions du directeur général du FMI, voter avec nous la réforme des retraites. Cela nous ferait une voix de plus, et pas n'importe laquelle : celle d'un socialiste responsable. Ça tombe bien, on en cherche, des socialistes responsables. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Eh bien, écoutez, monsieur Cahuzac, à compte de ce soir, soyez des nôtres ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)