La responsabilité d'un parlementaire n'est pas de chercher comment terminer un trimestre ou une année, mais de savoir sur quel chemin on engage son pays. Bien sûr, sous tous les gouvernements de la Ve République, l'Assemblée nationale et, souvent, le Sénat ont pris la désastreuse habitude de céder aux pressions du pouvoir exécutif. La chose est parfois compréhensible et je ne suis pas choqué que des députés élus sous une étiquette partisane soient finalement loyaux à ceux qui ont permis leur élection. Mais il y a des débats où l'on peut s'affranchir, au moins temporairement, de cette loyauté-là si l'on estime que le destin du pays dont on est comptable l'emporte, et de beaucoup, sur le destin d'une formation politique à qui l'on doit son élection. Soit il s'agit d'une affaire partisane, et la chose est entendue, mais je ne crois pas que le pays s'en portera mieux ; soit l'affaire n'est pas partisane mais bien nationale – oserais-je dire patriotique –, et le Parlement refusera avec honneur ce que le pouvoir exécutif veut lui faire endosser, pour une raison très simple que mes collègues Jean-Luc Warsmann et Yves Bur ont très bien expliquée : ce qui nous est proposé est tout simplement inacceptable. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)