Il y a dans les chiffres cités par M. Mariani un aspect dont il n'a pas tenu compte. En ce qui concerne les étrangers qui sont passés par chez nous et sont partis, il faut également tenir compte du fait que, parfois, en dépit de leurs qualifications et de leurs diplômes, ils ne sont pas embauchés. Vous savez bien que, dans nos quartiers dits sensibles et même au-delà, des gens ayant étudié et possédant les qualifications nécessaires ne trouvent malheureusement pas d'emploi.
C'est pourquoi nous avons toujours insisté sur la lutte contre les discriminations et sur la promotion de la diversité. Mais il ne suffit pas de dire que nous embaucherons des gens hautement diplômés pouvant prétendre à un certain niveau de revenu : il faut aussi se demander si, parmi ces étrangers qui repartent, certains ne sont pas obligés de le faire parce que leur compétence n'est pas prise en considération dans notre pays.
Rappelez-vous les paroles de Tidjane Thiam, polytechnicien, qui a grandi dans notre pays : il est parti en Grande-Bretagne, où il est devenu patron d'une très grosse entreprise, parce qu'on l'y a embauché à son niveau. Les étrangers et les Français d'origine étrangère qui partent le font très souvent à contrecoeur. Notre pays ne leur a pas donné leur chance, et ils le regrettent.
(L'amendement n° 366 n'est pas adopté.)