Je veux rassurer notre collègue André Chassaigne : la loi d'orientation forestière a bel et bien intégré la gestion durable, qui était à l'époque de son élaboration une notion beaucoup moins à la mode qu'aujourd'hui. Je vous renvoie à l'article L. 1 du code forestier.
La forêt, à mon sens, ne souffre pas d'un manque de législation. Je ne serai pas de ceux qui feront de la surenchère par rapport à la rédaction de cet article, monsieur le ministre. Nous disposons de tous les outils nécessaires dans la loi, y compris en ce qui concerne le développement durable.
La difficulté que nous avons est plutôt culturelle. La forêt reste un bien patrimonial, qui suppose une approche plus affective qu'industrielle et économique. Quels que soient les outils législatifs mis en place, si nous ne changeons pas les mentalités à force de pédagogie – ce qui ne relève pas forcément de la législation –, les problèmes demeureront.
La forêt implique un investissement de très long terme, de cinquante à cent ans, qui n'a rien à voir avec les durées d'investissement actuelles. Aucune autre filière économique ne s'inscrit dans des durées aussi longues, pas même la filière nucléaire.