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Intervention de Victorin Lurel

Réunion du 1er juillet 2010 à 21h30
Modernisation de l'agriculture et de la pêche — Article 5 bis, amendement 628

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVictorin Lurel :

À ce stade du débat, je voudrais, monsieur le ministre, relever quelques contradictions dans vos propos.

Je vous ai interrogé, il y a peu de temps, sur le sort de nos fameuses revendeuses. Vous ne m'avez pas répondu. Que ferons-nous de l'obligation de contrats écrits, qui devraient être plus ou moins faits, préparés ou élaborés par des interprofessions, lorsque la première mise sur le marché est faite par ces gens-là ? Vous n'avez pas répondu.

Il existait une solution pour résoudre les difficultés rencontrées par les petits marchés insulaires, d'agriculture vivrière, voire d'agriculture parcellaire. Il suffisait d'étendre le champ de vos ordonnances, qui porteront sur quatre petits sujets. Vous savez que, philosophiquement et politiquement, nous sommes contre le dessaisissement de la représentation nationale, mais vous auriez pu élargir le champ de votre ordonnance pour adapter ce dispositif.

C'est la même chose pour les fruits et légumes. Vous ne voulez pas voir appliquer un coefficient au prix plancher. Dans cette région, la banane, l'ananas, la goyave, le mangoustan, la pastèque, les fruits tropicaux sont concernés. M. Chassaigne évoquait tout à l'heure la préférence communautaire. Nous n'y croyons plus, elle a totalement disparu.

Nous ouvrons nous-mêmes la porte à l'Amérique du Sud, à l'Amérique centrale, où la banane-dollar a fait s'effondrer les prix pour les producteurs agricoles. La région a dû mettre quelque argent pour permettre l'intégration de l'amont à l'aval, pour acheter des mûrisseries, afin d'avoir un rapport de force entre la distribution et les producteurs. Lorsque l'on envoie un euro, vingt centimes à peine vont aux producteurs. Lorsque nous ouvrons nous-mêmes la porte à l'Amérique latine et au Mercosur et que le Président de la République prétend qu'il y aura des compensations, qu'il faut sacrifier au néo-libéralisme, pour ne pas dire le néo-marxisme américain que vous évoquiez hier soir, que faisons-nous ? Nous attendons d'avoir une agriculture compétitive ? Je peux comprendre cette incantation. J'aime bien les choses qui paraissent relever de la musculation, de la tonicité économique. Mais, en attendant, nos agriculteurs crèvent.

Comment adapter un texte, que je peux comprendre par ailleurs, dans le contexte de la mondialisation ? Je peux entendre cela. Mais que faire lorsque les vendeurs de banane me disent : « Président, en attendant que l'État mette de l'argent, donnez-nous en un peu de la région » ? Les recettes régionales étant gelées, je demande que ce texte soit mieux adapté.

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