En 2012, je vais avoir une véritable hésitation. (Sourires.)
Je n'ai pas un mot à retirer de ce que vous venez de dire, monsieur Chassaigne, mais faites-moi tout de même le crédit de ne pas beaucoup bouger dans mes positions depuis un an, depuis d'ailleurs le début de ma vie politique. J'ai toujours dit que la préférence communautaire est essentielle, que la référence est le marché communautaire à l'intérieur duquel la production agricole obéit à des règles sanitaires et environnementales qui ont un coût qu'il faut payer.
Je vous ai dit cinquante ou cent fois dans cet hémicycle que l'agriculture européenne n'avait pas vocation à chercher le prix le plus bas, mais la qualité la plus élevée possible.
Je vous ai toujours dit que nous avions des voisins, qu'on le veuille ou non, allemands, italiens, espagnols, qui font des efforts pour être plus compétitifs, pour avoir la même qualité à un prix plus bas. Nous nous trompons si nous voulons fermer les yeux là-dessus.
Sur la préférence communautaire, sur la nécessité de ne pas s'aligner sur le prix le plus bas, de ne pas être les moins-disants, je peux vous citer mille exemples de ce que j'ai décidé, fait, obtenu concrètement de la part de la Commission et de l'Union européenne. Cela vous prouvera ma bonne foi à ce sujet. Ces éléments vous démontreront que je deviens, petit à petit, « chassaignien », du moins en ce qui concerne les derniers propos que vous avez tenus.
Monsieur Gaubert, l'heure n'est pas encore assez tardive pour que mon esprit soit confus et je n'ai pas bu assez d'excellent Fronsac au dîner pour me mélanger un peu les pinceaux. Cela viendra sûrement, mais un peu plus tard. (Sourires.)
Votre amendement propose : « Un décret peut fixer, pour un produit agricole brut non transformé mis en marché par un producteur, un prix minimum d'achat. Les ministres chargés de l'économie et de l'agriculture fixent ce prix minimum pour une durée qui ne peut excéder trois mois. » C'est la définition du prix administré.
Vous vous situez en période de crise grave. Je parle devant mon ami Jean-Claude Bouchet : la saison du melon dure deux à trois mois ; vous pensez que l'on pourra fixer un prix minimum pour l'ensemble de la saison du melon ? Il s'agit d'un prix administré pour un produit agricole. Je suis contre. Cela ne correspond pas à notre vision de l'économie agricole. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)