Il n'y a pas de prix garantis pour les fruits et légumes, non plus que pour le lait frais aux États-Unis, alors que, bizarrement, il y en a pour la poudre, pour le beurre, pour tous les produits d'exportation. Attention à ces comparaisons, elles dissimulent des systèmes économiques très différents et qui n'ont pas la même vocation.
Le Gouvernement a fait le choix, et il l'assume, d'une réduction volontaire des marges de la part de la grande distribution en période de crise des fruits et légumes. Tous les grands distributeurs ont signé un accord, qui, à mon avis, sera plus efficace que le coefficient multiplicateur : lorsque le produit est en crise, la grande distribution ne fait pas de marge – elle a signé ce texte autour du Président de la République. Le coefficient multiplicateur a cet effet pervers que rien ne garantit que les grands distributeurs n'iront pas s'approvisionner chez nos voisins allemands, italiens ou espagnols. Qu'il soit appliqué sur les endives ou les pommes en crise, et ils feront venir les endives de Belgique et les pommes d'Allemagne. Voilà à quoi risque de conduire le coefficient multiplicateur et pourquoi je suis très réservé ; voilà pourquoi, lorsque la grande distribution se montre plutôt ouverte sur le coefficient multiplicateur, je suis aussi sceptique.
Je pense sincèrement que l'accord volontaire de réduction des marges est une réponse plus efficace à la crise des fruits et légumes.