Cet amendement vise à introduire le principe de souveraineté alimentaire dans les objectifs de la politique publique de l'alimentation. Ce principe, valable au niveau mondial comme au niveau national, dispose notamment qu'un socle minimum constitué par des prix de base rémunérateurs est indispensable pour que les paysans puissent développer leurs projets et demeurer nombreux sur l'ensemble du territoire afin de fournir une alimentation de qualité en quantité suffisante pour l'ensemble de la population.
En outre, la France, grande nation agricole, peut faire sien le « droit des peuples, des communautés et des pays à définir leurs propres politiques en matière d'agriculture, d'élevage, de travail, de pêche et de partage des terres adaptées à la spécificité de l'environnement, la société, l'économie et la culture de chacun d'entre eux », si l'on reprend la définition du Forum des ONG pour la souveraineté alimentaire en 2002.
Cet amendement est important pour la mise en cohérence de certains principes défendus par nombre de nos collègues sur tous les bancs de cet hémicycle. Comme la culture, l'agriculture devrait faire l'objet, dans le commerce mondial, d'un traitement spécifique puisque, de même que quand on touche à l'esprit, un certain nombre de principes doivent être respectés quand on touche à ce qu'on mange.
Un tel amendement touche également au problème général de la faim dans le monde. Certes, ce problème n'est pas directement l'objet de ce texte, mais nous devons définir un schéma tout à fait exemplaire.
Les éléments relatifs au commerce agricole ne concerne que 15 % des produits échangés. Pour nombre de pays, la souveraineté alimentaire est de fait. Certains, sans avoir d'agriculture à proprement parler, ont des moyens financiers qui leur permettent d'importer, de sorte que la capacité exportatrice de notre pays peut être préservée sans aucun problème.
L'affirmation du principe de souveraineté alimentaire présente un intérêt économique, mais aussi un intérêt social – le maintien de notre agriculture – et un intérêt sanitaire tout à fait évident. En effet, un meilleur contrôle des productions permet de s'assurer de la qualité de l'alimentation.
L'intérêt environnemental, quant à lui, est évident. Quand de la viande ovine part des antipodes et parcourt des milliers de kilomètres avant de finir dans nos assiettes, cela pose problème du point de vue du bilan carbone. Mais j'aurai l'occasion d'y revenir à l'occasion d'un autre amendement.