Je rappelle simplement que, dans cette assemblée, je n'ai pas été le plus provocateur. Cela étant, j'étais impatient de prendre la parole à mon tour.
Lors de mon intervention dans la discussion générale, j'ai rassemblé en un seul tenant les principaux points litigieux qui sont autant d'obstacles à la mise en oeuvre du projet de loi sur la modernisation de l'agriculture et de la pêche en Martinique. J'y ajoute le problème de l'indivision qui, non réglée juridiquement, conduit encore au morcellement du foncier. En effet, les cohéritiers s'octroient une partie de l'exploitation initiale, privilégiant ainsi l'aspect patrimonial à l'aspect économique.
Je signale de nouveau que la rareté du foncier agricole est aggravée par les installations de fermes photovoltaïques au sol. On assiste là à une véritable anarchie du fait que le photovoltaïque n'est pas encadré par la loi. C'est un effet d'aubaine pervers.
Je rappelle qu'à mon initiative, deux amendements ont été adoptés lors de la LODEOM : l'un qui permet dorénavant de déterminer dans le SAR – le schéma d'aménagement régional – la localisation préférentielle des activités relatives aux énergies renouvelables, l'autre qui vise à soutenir le financement du développement des énergies renouvelables sur les équipements publics. Monsieur Jego, vous qui étiez à l'époque secrétaire d'État chargé de l'outre-mer, je vous prends à témoin. On ne respecte pas les engagements pris.
Par ailleurs, concernant la molécule chloredécone, dont la rémanence est multiséculaire, elle n'a rien épargné sur son passage. Elle a contaminé les sols, les eaux, les produits agricoles, et même l'être humain. Quand on pense que ce produit toxique, à pictogramme tête de mort, a été interdit aux États-Unis depuis 1976 ; quand on se rappelle le rapport circonstancié Snégaroff de 1977, on est en droit de réclamer des dommages et intérêts pour ceux qui ont été frappés à leur insu. Je veux parler surtout des agriculteurs, des aquaculteurs et des marins pêcheurs.
Par conséquent, il est urgent de mettre en place une véritable veille sanitaire. En effet, on ne peut plus nier, au regard de récents rapports, qu'il soit impératif de faire un recensement de tous les ouvriers agricoles utilisateurs du chlordécone de 1972 à 2002. Il faut également lancer une étude épidémiologique à l'endroit de cette catégorie de population restée très longtemps au contact du produit.
Enfin, il faut déclencher un suivi médical de ces familles car, jusqu'à présent, la Mutuelle sociale agricole n'a pas été étendue à la Martinique. Vu la gravité de la situation, monsieur le ministre, l'extension de cette mutuelle me paraît impérative.
(L'article 24, amendé, est adopté.)