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Intervention de Bruno le Maire

Réunion du 16 juin 2010 à 10h00
Commission des affaires économiques

Bruno le Maire, ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche :

C'est parce que le système actuel ne fonctionne pas que nous essayons de l'améliorer. Actuellement, le ministère dispose d'une cinquantaine de chiffres portant sur quatre ou cinq produits agricoles, alors qu'il en existe près d'une centaine. Ces chiffres sont dispersés sur internet de manière brute et ne font l'objet d'aucune interprétation. Le texte apportera une amélioration considérable : nous disposerons désormais de chiffres sur tous les produits agricoles, l'observatoire prendra une forme physique, son président sera une personnalité de qualité, représentant les pouvoirs publics, et le rapport qu'il rédigera nous permettra de connaître plus précisément les marges de la grande distribution et de l'industrie.

Deuxièmement, l'analyse doit prendre en compte toute la chaîne de commercialisation, comme le prévoit l'alinéa 15, c'est-à-dire aussi les coûts de transformation et de distribution.

Troisièmement, s'il doit définir les marges des industriels, des transformateurs ou des distributeurs, l'observatoire doit également disposer des coûts de production. J'ajoute qu'à quelques kilomètres de distance, la situation des producteurs peut changer du tout au tout. Si leurs coûts sont trop élevés, nous devons les conseiller car, s'il faut garantir un revenu décent aux producteurs, on ne peut faire croire à tous qu'ils s'en sortiront quelle que soit leur productivité.

Quatrièmement, il importe d'éviter d'affecter la compétitivité des industries agro-alimentaires. À côté de groupes comme Danone ou Lactalis, il faut penser aux petits transformateurs, dont l'entreprise compte entre cinq et quinze personnes et qui font du saucisson, des yaourts de qualité ou des fruits secs. Les contraindre à calculer à l'euro près ce qu'ils intègrent dans leurs coûts salariaux, leurs investissements, l'innovation ou les achats de produits de base, risque de leur faire perdre toute compétitivité.

Notre souci est de savoir où va l'argent, à partir d'un coût de production qui doit être le meilleur possible. Le dispositif prévu, amendé par le rapporteur, répond à cette préoccupation, puisqu'il permettra d'obtenir des chiffres sans affecter les marges nettes de l'industrie agro-alimentaire.

Plus tard, le président de l'observatoire nous invitera peut-être à renforcer le dispositif, mais je pense que nous avons trouvé un équilibre. Je vous invite donc à voter l'amendement CE 1150 rectifié, à charge par nous d'en tirer à terme toutes les conséquences.

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