Le débat est fort intéressant mais il s'égare parfois. Je suis un régulateur revendiqué. À ce titre, je considère que les pouvoirs publics ont un rôle à jouer dans la régulation du marché – et cela vaut aussi pour la politique agricole commune. On ne peut faire comme si l'on ne savait pas que des vieillards souffrent de dénutrition dans les hôpitaux et les maisons de retraite, comme si l'obésité n'affectait pas 14 % de la population française et déjà 20 % des jeunes de milieux populaires. Tout cela est inacceptable, et je ne vois pas d'autre solution que l'instauration par l'État de règles nutritionnelles strictes qui seront ensuite appliquées par les collectivités territoriales. Aujourd'hui, il n'existe dans ce domaine que des indications, données par circulaires. Nous vous proposons désormais des règles définies par décret et assorties de sanctions en cas de manquements.
Si l'alinéa 21 dresse une liste limitative de lieux de restauration collective, c'est que nous distinguons la restauration collective « captive » des autres modes de restauration. Le sujet me tient particulièrement à coeur, mais je considère que procéder différemment serait aller trop loin. Personne n'est contraint de se rendre à l'excellent restaurant de l'Assemblée nationale ; en revanche, les enfants qui déjeunent à la cantine, les personnes hospitalisées et les détenus n'ont pas le choix de ce qu'on met dans leur assiette.
Chacun est libre, monsieur Cochet, d'organiser des « journées sans viande ». Toutefois, les Français ne consomment de viande qu'en moyenne trois fois par semaine, et beaucoup souhaiteraient en manger plus souvent. Sur le fond, le principal est que les tous aient une alimentation équilibrée toute la semaine.