C'est à juste titre que Jean Dionis du Séjour a comparé l'électricité et l'agriculture. Comme les fruits et légumes et les produits frais sur pied, et à la différence du gaz, l'électricité est un bien non stockable : même lorsque le prix n'est pas bon, on est obligé de vendre si le produit est à maturité. La spéculation joue donc à plein sur de tels biens.
Par ailleurs, comme Daniel Paul, je trouve très surprenant que le bénéfice doive être « raisonnable » pour l'opérateur historique et que l'on ne se préoccupe nullement de ce qu'il sera pour ceux qui auront, grâce à cette disposition, acheté l'électricité à bas coût. Vous vous accrochez à l'idée dogmatique que la concurrence fera systématiquement baisser les prix, alors que nous avons bien vu depuis l'ouverture du marché que tel n'était pas le cas. La production d'électricité est, structurellement et pour longtemps, déficitaire au regard de la consommation. C'est pour cela qu'il serait utile de contrôler la formation des prix, au moins pendant 6-7 ans jusqu'à ce que les effets des économies d'énergie soient perceptibles sur le marché.