Je suis heureux que nous ayons l'occasion de revenir sur les mesures engagées : ce n'est pas si fréquent. Notre commission s'est montrée plutôt bonne élève dans l'application de ce premier rapport, conçu comme un programme national de résistance à une crise annoncée – je me rappelle fort bien que vous aviez dit que la crise était imminente et serait forte, opinion qui avait été peu partagée à l'époque, et sur tous les bancs. Mais si de nombreuses propositions ont été suivies d'effet, reste à déterminer si le résultat est bien fidèle au rapport – considérant bien sûr que les politiques restent maîtres de la décision finale. Vous avez dit aussi que vos propositions étaient à prendre dans leur ensemble : nous avons effectivement bien compris que vous aviez veillé à semer des cailloux dans toutes les chaussures, de gauche comme de droite…
Je voudrais revenir sur le dernier thème de débat que vous avez évoqué. L'Europe est un sujet majeur en ce moment et aucune réflexion ne peut s'abstraire du débat européen – et pas seulement sur la question de la monnaie. Devons-nous vraiment continuer à entrer, fût-ce avec un chausse-pied, dans le moule de directives européennes conçues dans une période de croissance forte et d'adoration du marché ? Celles avec lesquelles nous allons devoir nous mettre en conformité dans des secteurs de pointe comme celui de l'énergie ne sont plus du tout adaptées. Je ne veux pas entrer dans le débat de la loi NOME – Nouvelle organisation du marché de l'électricité – mais les Etats s'en sortiront-ils sans revisiter un certain nombre de politiques à l'échelle européenne ? Par ailleurs, l'austérité qui s'annonce en Europe est-elle un moyen approprié pour sortir d'une crise si douloureuse ?