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Intervention de Germinal Peiro

Réunion du 7 mai 2010 à 21h30
Engagement national pour l'environnement — Article 36 bis a, amendements 908 925 986

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGerminal Peiro :

Vous plaisantez, madame la secrétaire d'État ? (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Il s'agit bien du même amendement. Je suis très sérieux.

Le rapporteur pour avis suppléant a tenu ces propos : « L'amendement vise à lutter contre les distorsions de concurrence, ce que je ne peux qu'approuver, mais la rédaction proposée est incompatible avec notre système de sécurité sanitaire. J'invite par conséquent ses auteurs à le retirer. »

À quoi vous avez répondu, madame la secrétaire d'État : « Avis très défavorable. L'amendement, contraire à la procédure européenne, apporterait un recul en matière de sécurité. Seules deux molécules ont été interdites en France, alors qu'elles sont autorisées par nos partenaires ; cela ne justifie pas que l'on renonce à l'ensemble de notre dispositif juridique. » Voilà ce que vous avez dit !

Vous avez même été plus loin, quand d'autres députés UMP sont intervenus pour défendre cet amendement : « Veut-on recommencer le Grenelle et tout remettre à plat ? Les décisions qui ont été prises dans ce cadre ont été adoptées en accord avec les cinq collèges et elles ont reçu l'accord des agriculteurs. Il n'y a donc pas lieu d'y renoncer. » Et : « En tout cas, l'amendement propose une inversion de la charge de la preuve : tous les produits seraient autorisés, sauf ceux que l'AFSSA interdit. » Je pourrais poursuivre…

Ce jour-là, madame la secrétaire d'État, vous avez réussi à faire repousser l'amendement parce que nous étions là : ce sont les députés socialistes de la commission des affaires économiques qui ont voté contre.

Cependant, je crois qu'il faut dépasser ce débat. L'important, c'est de savoir si, dans notre pays, ce sont les raisons socio-économiques ou les raisons de santé qui l'emportent. Je vous pose une question, madame Jouanno, ainsi qu'à vous, monsieur Borloo : le cancer dû à l'amiante pouvait-il se justifier par des choix économiques ? La question est beaucoup trop grave pour que l'on accepte des reculs de la sorte. Nous savons tous aujourd'hui qu'avec les produits phytosanitaires nous jouons avec le feu. Notre devoir, sur ces bancs, est de préserver la santé de nos concitoyens et l'avenir des générations qui nous succéderont.

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