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Intervention de Germinal Peiro

Réunion du 7 mai 2010 à 21h30
Engagement national pour l'environnement — Article 36 bis a, amendements 908 925 986

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGerminal Peiro :

Les agriculteurs le savent eux-mêmes. Les viticulteurs de la Gironde ont trois fois plus de cancers du cerveau que les autres Girondins. Quant aux arboriculteurs qui utilisent à longueur d'année des produits dangereux, ils souffrent à la fois de cancers et de problèmes de stérilité, tout le monde le sait. La Mutualité sociale agricole est d'ailleurs en train de compiler les études montrant qu'il y a un rapport direct entre l'utilisation de ces produits et les maladies. C'est une évidence, tous les consommateurs savent aujourd'hui que ces produits sont dangereux. Ce n'est pas la peine de leur raconter des histoires. D'ailleurs, on leur dit qu'il faut peler les fruits pour ingérer moins de produits. Une pomme, par exemple, est traitée entre quinze et trente-sept fois par an. Dans l'arboriculture, pour les fruits et légumes, on multiplie les traitements. Les fraises du Pérou que vous avez mangées à la buvette hier, mes chers collègues, avaient été traitées le matin où elles ont été cueillies, comme, malheureusement, celles qui sont produites en France ou en Allemagne. C'est ça la réalité !

L'honneur de la France aurait été de faire un plan phyto pour essayer d'inverser la situation et de réduire jusqu'à 2018 l'utilisation des produits phytosanitaires – 76 000 tonnes par an sont déversées sur les cultures et dans les champs de notre pays.

Vous aviez choisi un axe que tout le monde pouvait comprendre, mais, malheureusement, vous l'avez abandonné. Le Président de la République lui-même, croyant se rallier quelques voix supplémentaires dans le monde agricole, a donné le la lors du Salon de l'agriculture, et avec le Grenelle 2 vous consacrez le recul, comme dans de nombreux autres domaines.

Je vous invite, mes chers collègues, à voter cet amendement pour redonner confiance aux consommateurs, redonner confiance aux Français dans leur propre agriculture et faire en sorte que les problèmes de santé passent avant les problèmes d'argent et de bénéfices.

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