Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 9 avril 2010 à 15h00
Réforme du crédit à la consommation — Après l'article 27, amendements 150 143 46

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

… une résolution du moins, que le président de la commission nous résuma ainsi : Nous nous sommes mis d'accord.

Cela s'appelle récrire l'histoire. Lisons en effet la suite de l'article de Libération du 1er avril : « Arbitre : Patrick Ollier, » que voilà donc en statue du commandeur, ou comme Saint Louis sous son chêne. Et quels sont les propos qu'on lui prête ? « D'ici un an, le Gouvernement va faire un rapport sur la mise en place du fichier positif. » Donc les conclusions de tout à l'heure étaient déjà non seulement dans l'esprit du président Ollier, mais dans sa bouche. Tout à l'heure, vous avez délibéré pour rien. Je vois que M. Gaudron est en train de se dire « on nous a pris pour des billes ! » (Sourires) C'est la réalité !

Quant à M. Loos, il nous a dit « Nous allons avoir des moyens pour renverser la table » – pas les tables de la loi quand même. Nous fumes subjugués par l'image subliminale de cet Hercule, de ce Samson. Ce n'était qu'enflure stylistique, laquelle ne remplace pas de vraies et solides mesures.

Il est vrai que diverses positions s'affrontent. Libération encore résume celle qu'incarne Baudouin Prot, président de BNP Paribas, mais aussi de la Fédération bancaire française. C'est une position de principe, celle du libéralisme absolu : les banques n'ont pas besoin de texte pour être vertueuses et efficaces. En réalité, les banquiers réclament la liberté totale d'exploiter le filon, qu'ils considèrent comme inépuisable, des débiteurs potentiels. Ils sont donc favorables au crédit revolving sous toutes ses formes et très opposés au fichier positif. La seule force de leur opposition devrait suffire à ce que vous en soyez partisans car, on le sait, la morale n'est jamais du côté les banquiers, et cela ne vaut pas seulement pour les bonus et les salaires exorbitants.

Vous nous dites : « Faites-nous confiance, il faut nous croire. » On nous a déjà fait le coup et les Français savent ce qu'il faut penser de ce que vous annoncez. Rappelez-vous : « travailler plus pour gagner plus ; penser à ceux qui travaillent dur, à ceux qui se lèvent tôt ; il n'y aura pas d'ouverture du capital d'EDF »... Tout cela, bien sûr, pour amuser les gogos.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion