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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 8 avril 2010 à 15h00
Réforme du crédit à la consommation — Article 1er a, amendement 14

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

L'avantage du temps programmé est qu'il donne plus de fluidité au débat, ce qui le rend plus intéressant.

Quand vous parlez d'augmentation du pouvoir d'achat, madame la ministre, ça me fait sauter au plafond ! Demandez un peu aux personnes qui se trouvent dans les tribunes si elles ont le sentiment que leur pouvoir d'achat a progressé ! Pendant la dernière campagne électorale, alors que je faisais du porte-à-porte en compagnie d'autres militants, j'ai fait la connaissance d'une dame de soixante-quatorze ans qui montait les étages comme un cabri ! Au bout d'une cinquantaine d'escaliers, je me suis permis de lui demander quel était son secret pour avoir une telle forme physique. Elle m'a répondu qu'elle faisait cela tous les jours : ne touchant qu'une petite retraite qui ne lui suffisait plus pour vivre et payer son loyer, elle avait dû reprendre un travail. Ainsi, quotidiennement, elle allait distribuer des prospectus dans les boîtes aux lettres. Ce serait donc cela, l'augmentation du pouvoir d'achat que vous invoquez : le fait de devoir recourir à des expédients pour échapper à la misère que vos politiques ont installée !

En réalité, vous savez bien que les seuls à avoir gagné du pouvoir d'achat sont les plus riches. Je vous soupçonne pourtant d'être sincère quand vous affirmez que le pouvoir d'achat a augmenté ! Nous comprenons votre logique, qui est précisément celle que nous combattons. Nous n'habitons pas sur la même planète : vous vous situez à plusieurs années-lumière de notre logique, mais aussi des réalités de la vie. C'est ainsi : vous êtes sur l'étoile polaire, tandis que nous essayons de rester sur le plancher des vaches !

Certes, votre texte comporte quelques améliorations, mais fondamentalement, vous ne voulez rien changer. Ce qui est frappant à l'heure actuelle pour les organismes gérant le logement social, c'est l'augmentation du nombre d'impayés – ce qui ne serait pas le cas si le pouvoir d'achat avait augmenté. Le système que vous proposez, ne constituant pas une rupture avec l'existant, ne répond donc pas aux attentes profondes des Français. L'une des dispositions prises par La Poste a consisté à ne pas consentir de crédits à des personnes qui seront incapables de les rembourser : ça, c'est une mesure de précaution ! Or votre texte ne va pas dans ce sens : à l'exception de quelques garde-fous, vous avez refusé toutes les dispositions de salubrité, notamment en matière de publicité pour le crédit à la consommation.

(L'amendement n° 14 n'est pas adopté.)

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