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Intervention de Ludovic Sénécaut

Réunion du 25 mars 2010 à 9h30
Commission des affaires économiques

Ludovic Sénécaut, président du directoire d'Euler Hermès SFAC :

Il me semble intéressant d'évoquer à nouveau les dispositifs CAP et CAP +, sur lesquels la représentation nationale avait été sollicitée, avant d'accepter de lui donner la garantie de l'État. Nous disposons désormais d'une expérience suffisante pour en tirer deux leçons, correspondant à des enjeux actuels pour l'économie française.

Le dispositif CAP est un succès reconnu à l'international : il a en effet été copié par de nombreux pays tels que l'Allemagne, l'Angleterre, la Belgique, le Canada ou la Nouvelle-Zélande. Il a permis de mobiliser à ce jour 1,4 milliard d'euros de garanties. Ce montant significatif ne signifie pas que les assureurs-crédit n'ont pas fait leur travail en parallèle puisque, sur la même période, la seule entreprise Euler Hermès SFAC a mobilisé 50 milliards d'euros de nouvelles garanties.

Un des enjeux auxquels est confrontée l'économie française est son dynamisme et la possibilité pour les jeunes entreprises de se développer. On met beaucoup en avant le taux grandissant de création d'entreprises, mais la question est de savoir si ces nouvelles structures pourront passer le cap des deux à cinq premières années. Or près de 40 % des entreprises ayant bénéficié de CAP + ont moins de deux ans et la plupart d'entre elles n'ont pas encore eu l'occasion de publier leur bilan. Dans ce cas, l'assureur crédit est moins dans la prise de risque que dans l'acte de foi, et cela explique le caractère sélectif et prudent de notre approche.

Le dispositif CAP + a une durée limitée, puisqu'il doit s'arrêter à la fin de l'année. Il serait peut-être utile de le maintenir pour les jeunes entreprises de moins de deux ans : c'est ma première suggestion.

Autre enjeu auquel l'économie française doit faire face : l'ouverture vers l'international. La croissance française sera limitée cette année, de même que celle de nos principaux partenaires européens. C'est dans le grand international – Chine, Inde, Amérique latine – que l'économie tend à repartir. Il est donc utile d'accompagner les entreprises vers ces destinations. Dans ce but, l'État a mis en place de nombreux dispositifs, dont le CAP export, le premier dispositif public à être distribué par l'ensemble des assureurs-crédit. Ce choix a permis, par rapport au schéma de distribution traditionnel, de toucher de deux à trois fois plus d'entreprises. D'où ma seconde piste de réflexion : n'y aurait-il pas moyen d'élargir l'efficacité et le taux de pénétration des dispositifs de soutien à l'exportation en élargissant les canaux de distribution ?

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