Je partage le raisonnement de Frédéric Oudéa et Baudouin Prot sur « Bâle III ». Pour ce qui concerne le long terme, il est certain que davantage de fonds propres permettront de sécuriser le système financier. Mais dans une conjoncture mauvaise, les effets seront catastrophiques dès l'annonce sur les marchés, avec des restrictions de crédits extrêmement dommageables. Il serait souhaitable que la France fasse entendre sa voix !
Je dois remettre à Christine Lagarde un rapport sur l'avenir du crédit avant la fin de l'année. J'avoue à cet égard ne pas partager l'optimisme de Frédéric Oudéa : je crains que la situation économique n'oblige à maintenir le dispositif.
À la suite des états généraux de l'industrie, la ministre m'a confié deux missions que j'espère mener à bien, grâce à l'aide des banques. Il s'agit d'abord de créer un observatoire du financement de l'économie, qui analysera notamment l'écart entre les chiffres et le ressenti. Par ailleurs, un groupe de travail sur la cotation des entreprises sera constitué, et son objet ne sera pas de « casser le thermomètre », monsieur Pflimlin. Le gouverneur de la Banque de France s'est exprimé clairement sur ce point : le système de notation tient compte de la spécificité de la situation de chaque entreprise, tout en appliquant les normes internationales. Il convient néanmoins de mener une action pédagogique sur la notion de cotation pour éviter qu'une lecture hâtive des bilans cette année n'ait des répercussions négatives sur le crédit.