Aurélie Filippetti a utilisé l'expression « malgré la crise ». Si j'avais été à sa place, j'aurais dit « grâce à la crise » parce que la réalité c'est que plus les gens sont en difficulté, plus ils croient et veulent croire à ces mirages. La relation à l'excès de crédit à la consommation est la même : « J'ai perdu mais je vais me refaire. » Il est extrêmement important de mesurer ces mécanismes, que vous connaissez aussi bien que moi.
L'article 20 prévoit que des messages seront envoyés, mais à partir de quelle somme jouée considérera-t-on qu'il y a danger dans l'addiction ? Il se trouvera des gens qui pourront toujours alimenter leur compte parce qu'ils ruineront leur famille, dont ils vendront le bien. On connaît les mêmes phénomènes en matière de crédit à la consommation.
Vous dites souvent que les gens jouent déjà. Or il y a une catégorie qui ne le fait pas parce qu'elle ne se résout pas à faire le déplacement vers les lieux où l'on peut jouer. Vous leur offrez la possibilité de se désinhiber à bon compte et d'avoir la possibilité de jouer chez eux à tout moment. Ils seront sollicités dans leur salle à manger, dans leur cuisine, partout, puisque des messages seront diffusés à la radio, à la télévision, sur les ordinateurs. Tout cela parce qu'il y a des enjeux financiers extraordinaires. Aujourd'hui, certains font profession de prospérer sur la misère de nos concitoyens.