…je voudrais d'abord rappeler, puisqu'il a évoqué Le Joueur d'échecs, que le jeu d'échecs n'est pas visé par le texte qui nous occupe ici. Dans cette nouvelle magnifique, un joueur est conduit à une certaine forme de folie. Il faut dire que le caractère solitaire du joueur devant son échiquier, avec la multitude des factorielles qui peuvent exister à travers les ouvertures et les finales, peut naturellement amener celui qui a un peu poussé du bois sur cet échiquier à basculer, s'il n'y prend garde, dans la monomanie. C'est vrai que c'est un jeu dangereux. Mais philosophiquement, ce texte de Zweig, c'est surtout le regret de l'échec de l'intelligence face à la montée du nazisme et à sa victoire. Cela est source de réflexion pour vous, monsieur Brard, du fait de vos engagements politiques, et pour nous tous, sur le rôle, la place et le devenir du jeu dans la société. C'est peut-être aussi pour cela que nous faisons un texte. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)