Monsieur Lamour, j'ai beaucoup de respect pour votre carrière et votre combat contre le dopage. Vous auriez fait ainsi un excellent président de l'Agence mondiale. Il n'en reste pas moins que l'AFLD va souffrir des conséquences de ce projet. Malgré toutes les précautions prises, le Centre national du sport va obligatoirement souffrir car l'argent partira ailleurs. C'est obligatoire ! Certes, un point de revoyure est prévu. Mais le problème sera là.
S'agissant de la filière équine, je ne suis pas très rassuré. Je ne suis pas certain que les 70 000 personnes qu'elle fait travailler aujourd'hui seront toujours là dans deux ou trois ans. Le marché va forcément s'effondrer, en effet. Les digues vont céder du fait des masses d'argent engagées.
J'évoquerai pour terminer les conflits d'intérêts, en essayant de le faire le plus correctement possible. Ce soir, nous allons octroyer des charges. Cela s'est fait pendant des siècles, et elles étaient alors payantes. Un grand seigneur, à l'époque de Louis XIV, avait acheté une charge de procureur du roi auprès du Parlement de Paris. Il était joueur et s'était enrichi en vendant des assignats d'une manière assez originale. Mais il avait aussi enrichi les caisses de l'État, ce qui n'était pas mal. Un jour, il eut l'idée de faire une très grande fête : c'était le 16 juillet 1661. Tous les participants reçurent un billet de loterie et tous gagnèrent. Ce grand seigneur s'appelait Nicolas Fouquet et la pièce qu'on donna ce soir-là fut jouée par Molière et était intitulée Les Fâcheux. Nous essaierons de ne pas trop vous fâcher au cours de ce débat. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)